vendredi 27 mai 2016

Retour en Angleterre

Quatre ans après ma première sortie en Angleterre entre hommes, accompagné de mon frère Philippe, Sébastien le beau-fils de Claudine et Nicolas trésorier de l'association les Z'Hurlants (groupe de supporters de l' ESBVA-LM équipe de basket féminin) et la flottille des Marins de la Citadelle, nous avons décidé Claudine et moi de retourner vers cette terre qui a laisser pour moi un merveilleux souvenir, mais aussi beaucoup d'émotion.
Le week-end de l'ascension arrive et c'est à la même date que nous prenons le large soit le jeudi matin vers 9h30 en compagnie d'un deuxième bateau. En effet Jean-Jacques et Christine avec leur bateau Feliz qui partent en direction de Ipswich ont décidé de faire un crochet vers Ramsgate, notre destination.
Le temps est magnifique, la mer est belle et le vent faible mais il nous permet d'avancer à la voile.
Claudine est très à l'aise, malgré une petite appréhension avant le départ du fait que c'est la première sortie de l'année et de surcroît une distance qui est de 96 miles aller-retour.

Feliz avec son skipper Jean-Jacques qui est en train de nous prendre également en photo.

Dans le chenal qui mène au port ouest avant la bouée DW20 où nous changerons de cap.


Il est déjà l'heure de l'apéro, on peut dire que l'amarinage est terminé.

Il est 18h30 quand nous arrivons à Ramsgate. A cause de bulles sans vent mais aussi un écart de route causé par un pétrolier, quelques porte-conteneurs et cargos lors de la traversée du chenal montant est descendant. Evidemment, nous avons aussi admiré deux groupes d'environ 20 phoques chacun sur les bancs des goodwin à plusieurs centaines de mètres de l'entrée du port. Malheureusement, la marée étant descendante, un fort courant traversier ne m'a pas permis de lâcher la barre pour prendre des photos. Mais bon, il sont dans nos têtes...
Le lendemain matin, après avoir pris un petit déjeuné ensemble, nous disons au revoir à Feliz qui part en direction de Ipswich. Notre journée commence par la visite de la ville. Ici un blason d'environ trois mètres de diamètre qui représente le port de Ramsgate.

Des ralentisseurs sont installés le long du port afin de sécuriser les commerces et les touristes.


Les véhicules de travaux sont typiquement So-British.

Une petite visite s'impose dans la chapelle des marins qui se situe devant le port.






Les maquettes fait mains sont tout simplement sublimes.

La vue du port en 180°



Retour au bateau après cette promenade matinale.


Une armada de cinquante bateaux de régate étant arrivés la veille juste après nous, nous trouvons à côté du notre un voilier de l'école de voile de Dunkerque.

Dans l'après-midi, nous continuons notre excursion en direction des falaises.


Chose incroyable, le sable est jaune causé par un savant mélange de galets, sédiments et craie.


Claudine est tentée par des graffitis. Elle fait donc de même pour immortaliser notre passage.


Soucieuse de notre environnement, il sont comme les autres éphémères puisque écrit à la craie.


En voilà un de fait.


On récidive ?


Ben oui, c'est tentant.

La montée des marches,


Une petite pause s'impose,


Et hop, un dernier petit graffiti pour la route,


Vu du haut de la falaise, c'est impressionnant et franchement on ne s'était pas rendu compte de la distance que nous avions parcourus, ni de la hauteur que nous avions montés par les marches.


Le plus bel hôtel d'époque de la plage,


Le bâtiment sanitaire, financé par l'union européenne.


La soirée arrive, Claudine va enfin découvrir la Guinness. Dans le meilleur endroit que l'on puisse trouver pour ça, un pub. Pas n'importe lequel non plus car il s'agit du The Queens Head.
C'est avec émotions que je rentre dans ce pub qui m'a laissé d'excellents souvenirs passés avec mon frère Philippe.





Et voilà, après avoir négocié le paiement par carte bancaire car la valeur n'était pas élevée, nos fameuses Guinness sont servies.
Une bonne santé à vous mes amis.



Ça c'était avant de la goûter, Claudine ne l'a pas vraiment apprécié donc j'ai du boire la moitié de son verre en plus du mien. J'ai appris quelques jours plus tard qu'une excellente bière existe. Bon on l’essaiera une prochaine fois.  
La soirée, nous la finissons en flânant le long du port qui avec les lumières est magnifique.


Samedi matin, comme la météo annonçait depuis plusieurs jours des orages, nous avons préféré la sécurité en rentrant aujourd'hui au lieu de dimanche. Et pour ne pas changer, on repart sous une pétole et pas un grain de vent. Les cinquante bateaux de régate partis vers 7 heures du matin se trouvent toujours devant le port de Ramsgate. Nous avons étés très étonnés de les voir car nous nous sommes mis en route à 9 heures.


L'endroit semble étrange, aucun bateaux ne bouge et cela donne l'impression que la vie c'est arrêté.


Un film de nuages est présent, est-ce annonciateur que la dépression est pour bientôt ? Nous n'allons pas rester devant le port en sachant que les régatiers sont sur place depuis 2 heures. Donc nous avançons au moteur mais heureusement pour pas longtemps car le vent commence à se lever au bout de 15 minutes. Super je sors Génois et Grand voile et nous filons tranquillement.
Fini le bruit désagréable du moteur, place au bruit du vent et des vagues sur la coque.



Nos régatiers, plus puissants et légers commencent à nous rattraper. Nos voisins de ponton à Ramsgate naviguent pas loin de nous. Je règle les voiles et nous faisons un bout de chemin ensemble.


Ça ne parait pas sur la vidéo de Eldorado au dessus mais en faisant la vidéo de notre voisin, on se rend compte de la vitesse à laquelle nous naviguons. Les instruments nous indiquent une vitesse oscillant de 8 à 11 nœuds.


Arrivés au large de Calais, la mer grossie causé pas un vent de terre. Le vent monte fort est nous devons réduire les voiles pour ne pas trop gîter. Au bout d'un moment je suis obliger de mettre le moteur en marche et d'enrouler les voiles. Ayant un vent irrémédiablement de face, je ne peut pas tirer des bords car la renverse est déjà bien entamée. Il n'est pas prudent de vouloir être plus fort que la mer et le vent au risque de me retrouver planté sur un banc de sable.
D'un seul coup, arrivés d'on ne sait où, un groupe de trois pigeons arrivent près du bateau. Le premier atterri sur le panneau solaire tribord. N'ayant pas réussi à s'agripper, le malheureux glisse et tombe. Complètement épuisé il n'arrive pas à reprendre son envol et tombe dans l'eau. Claudine cri pour me signaler qu'il est dans l'eau. Le temps que je me retourne, nous avions déjà parcourus 20 mètres. Je n'ai que le temps de le voir se débattre une dernière fois dans l'eau avant qu'il ne coule et se noie.
Un deuxième tente sa chance et par bonheur il arrive à tenir sur le panneau solaire. On n'essaye même pas de l'attraper de peur qui lui arrive le même sort que son compagnon de route. Il se couche sur le ventre et lève ses pattes afin que tout son corps pose sur le panneau. Je suis stupéfait malgré les rafales de vent qu'il arrive à tenir. Fort heureusement, le vent molli et le ciel se dégage.  


Je me dis, est-ce une nouvelle fois un signe car Philippe aimait les pigeons, c'était une passion commune avec notre père. C'est à ce moment que le troisième se pose sur la table dans le cockpit.


Claudine attentive ne fait aucun gestes pour ne pas l'effrayer, lui a plutôt l'air décontracté mais en fait il est lui aussi épuisé.


Très curieux il s'approche de la descente, aurait-il l'intention de se mettre à l'abri dans le carré ?


Oui ça fait sourire, elle me dit de ne pas le faire partir car il n’abîmera rien. Je n'en ai pas non plus l'intention et puis on verra bien.


Eh bien oui, il a eu le culot de rentrer dans le bateau. Notre ami est très curieux, il regarde avec une grande attention le tableau de bord pendant plusieurs minutes. Mais ce n'est pas vraiment ce qu'il cherche.


En fait, il y avait une bouilloire qui était resté sur la gazinière et ce petit malin tapait dessus avec son bec pour nous faire comprendre qu'il avait grand soif. Sans qu'il ne bouge et tout en me fixant de ses petits yeux, je sors du placard un bol et lui verse de l'eau du robinet. Il a très vite compris que nous voulions l'aider et se met à boire tranquillement en laissant une patte sur le bol. Avait-il peur qu'on le reprenne ?


Pendant ce temps, son compagnon c'est endormi. Il restera juché sur le panneau jusqu'à l'entrée du port de Dunkerque. Arrivé dans le chenal, il en profite pour s'envoler attiré par la terre ferme qui se trouve à une trentaine de mètres.


Un autre événement survient, à environ 2 miles de l'entrée du chenal, on reçoit un appel radio nous indiquant qu'un voilier battant pavillon belge est en panne de moteur. Un zodiac lui est venu en aide mais n'ayant pas un moteur assez puissant, il ne parvient pas à le tracter. Nous signalons donc que nous allons lui venir en aide mais qu'il doit patienter un peu. 


Pas de chance pour lui, il c'est placé du mauvais côté du chenal et se trouve posé sur le fond. La marée descendante a été plus rapide que nous.


Malgré plusieurs tentatives et avec l'aide d'un autre voilier mais dont le moteur n'est pas assez puissant, nous essayons de le tirer du mauvais pas. Rien à faire il est trop lourd et il n'a plus assez d'eau pour le faire basculer à l'aide de la balancine. On se rend à l'évidence, il va falloir attendre la marée haute pour le déloger. Il est 20h30 la dernière sassée de l'écluse est à 21h, le marnage suffisant pour le bouger sera au environ de 22h30. Le zodiac annonce qu'il reviendra pour le tirer jusqu'au ponton du grand large. On leur dit au revoir, ils nous remercie pour notre aide apporté. Et nous entrons dans l'écluse dont les portes se referment quelques minutes après.

Il est 21h45, le pont de l'université qui nous permet d'entrer dans le bassin de la marine se lève.


Nous voilà dans les eaux calmes du bassin et nous nous dirigeons vers notre ponton.


Quand à notre pigeon resté dans le carré, une fois le bateau amarré je le prend dans mes mains. Nous lui donnons quelques caresses puis je vais sur le pont. J'ouvre les mains, il reste agrippé en regardant autour de lui, j'ai l'impression qu'il me regarde est-ce un au revoir ? Il prend enfin son envol.
La terre est belle, la faune et la flore sont des êtres précieux, ils doivent être protéger afin que nos enfants et petits-enfants puissent en profiter autant que nous.

I dedicate this episode to my brother Philip gone too soon. During this weekend, signs came to put end to end to tell me he was near me. I hope the above he was happy to see me return to the places where he understood the call of the sea was for me very hard. I'm always thinking of you and I miss you, Know that wherever I go with Eldorado, I will take you with me in my head and in my heart.

Je dédie cette épisode à mon frère Philippe disparu beaucoup trop tôt. Durant ce week-end, des signes sont venus se mettre bout à bout pour me dire qu'il était près de moi. J'espère que de la haut il était heureux de me voir retourner sur les lieux où il a compris que l'appel de la mer était pour moi très fort. Je pense tout le temps à toi et tu me manque, Sache que partout où j'irai avec Eldorado, je t'emporterai avec moi dans ma tête et dans mon coeur.

Claudine et Jipé