jeudi 16 novembre 2017

On remonte, direction Dunkerque

14 août,
Le départ approche, nous ne devons pas louper la marée car les courants dans la rivière du Bono sont puissants. Je n'hésite pas à vous montrer de nouveau cette superbe toile d'araignée faites d'amarres. Mais il est temps que l'on décroche tout ça. Positionnée à l'avant du bateau, Claudine est prête à les larguer.

C'est au moteur que nous traversons le dédale pour retrouver la mer, il n'y a pas beaucoup de vent ce matin et nous devons faire vite avant que les courants s'inverse et nous pousse à l'intérieur du golfe du Morbihan.
Nous avons quittés le Golfe et prenons la direction de la presqu'île de Quiberon, nous avons sortis les voiles car en mer le vent est un peu plus fort. Il y a du monde, l'équipage de "La Belle Lurette" fait route avec nous et nous suit à distance respectable, chacun allant à son allure.

Passé la pointe de Quiberon, nous apercevons la plage de port Maria sur sa gauche et le casino sur la droite. Après la plage de port Maria, se dessine la côte sauvage avec ses falaises qui surplombe la mer sur environ 8 kilomètres. Le vent est grand largue babord, c'est à dire arrière légèrement sur notre gauche. L'occasion est trop belle et nous sortons notre nouveau spi asymétrique.



Le bateau est bien équilibré avec le spi et la grand voile, nous naviguons à plat et Claudine qui a une petite faim profite pour nous préparer notre repas, il faut dire qu'il est déjà presque 12h.
Le vent étant coupé et instable en longeant plus ou moins la côte sauvage, nous affalons le spi et continuons notre route à la grand voile et le génois entièrement déroulé.
Passé la pointe du Percho, nous filons droit en direction de Lorient première escale de notre retour.
Nous faisons notre entrée dans le port de Lorient. Nous entrons à la marée basse et nous pouvons apercevoir un vestige qui date sûrement de la guerre, un vieux bateau coulé juste en face des portes d'entrées de la base sous-marine.
N'allant pas dans le port intérieur de Lorient mais à gauche juste en entrant, je photographie de nouveau les portes d'entrées de la base sous-marine. Ne faisant qu'un arrêt d'une nuit dans le port de plaisance, nous faisons escale dans celui qui se situe pas très loin de Larmor-Plage. Nous devons attendre le zodiac de la capitainerie qui nous indiquera notre place pour la nuit.
L'équipage de "La Belle Lurette" est arrivé environ 20 minutes après nous. En allant à la capitainerie, Geneviève nous informe qu'ils doivent aller faire des courses. L'occasion est trop belle pour nous dégourdir les jambes alors nous décidons de les accompagner, mais comme le supermarché du coin se trouve à quelques kilomètres et qu'il va fermer dans une heure, nous profitons des vélos en prêt gratuit afin d'aller plus vite.

Et c'est parti pour une balade à vélos.
Ne riez pas, on fait comme on peut...
Une dernière petite vidéo pour la route, si j'ose dire...


15 août,
Le soleil brille mais l'air est un peu frais en ce début de matinée.
Claudine s'adonne aux mots croisés.
Pendant que moi je surveille les alentours. Ce n'est pas parce que nous avons un AIS qu'il faut relâcher notre attention, certains bateaux n'en sont pas équipé.
Parfaitement à l'aise, Claudine ne remarque même plus que le bateau est à la gîte.

Nous ferons escale à Concarneau. Ayant pris le temps de visiter de nouveau la vieille ville, nous y passerons de nouveau une nuit bien tranquille.
16 août, il est 8h00. Nous partons, cette prochaine escale sera plus longue. Nous nous dirigeons en direction d'Audierne, c'était le point de départ de la route de l'Amitié. Il fait beau mais pas un souffle de vent. C'est au moteur que nous allons avaler les premiers miles, la Belle Lurette nous suit tranquillement.
Malgré cette météo, il n'y a pas de quoi saper le moral de l'équipage sur Eldorado.
N'est-ce pas Claudine...


L'impression est étrange, nous avons la sensation de naviguer dans un autre monde, on ne distingue pas la ligne d'horizon qui sépare la mer du ciel. Nous sommes entre Loctudy et Guilvinec.
Ça y est, après avoir passé Guilvinec le vent commence à se lever.
Une nouvelle fois nous pouvons sortir le spi.
La Belle Lurette ayant pris un peu d'avance, nous commençons à les rattraper. L'occasion est trop belle pour nous tirer en photo. Merci à JPP qui a eu cette excellente idée.

Nous avons dépassés et semés tout les bateaux qui faisaient route dans le même sens que nous, même JPP skipper de la Belle Lurette me dira que j'ai un bateau qui marche bien. Nous avançons dans de bonnes conditions et rapidement, nous avons les courants qui vont nous permettre de passer avec facilité le Raz de Sein. Décision est prise de ne pas faire escale à Audierne mais d'aller directement vers Camaret sur la pointe de Pen-Hir. Cette pointe se situe entre Douarnenez et Brest. Malgré mon enthousiasme, deux voiliers équipés de spi de plus de 120 mètres carrés dépassent tout le peloton et filent à vive allure vers moi, je les surveillent à la jumelle mais je comprend une fois qu'il sont tout proche qu'il aurait été impossible de faire la course avec eux. Il s'agit de Pen-Duick 4 et Pen-Duick 6.
Le premier, Pen-Duick 4 me dépasse juste avant le passage du Raz de Sein.


Le second, Pen-Duick 6 me dit "Au revoir" après que j'ai moi même passé le Raz.
Je remarque son équipage composé de 8 personnes, ils se baladent avec une facilité déconcertante sur le pont. Certains son occupés à lover les bouts.
C'est à dire en train de ré-enrouler les cordages.
Le temps s'est couvert, un avis de coup de vent est annoncé mais il devrait arriver en fin d'après-midi. Les vagues montent d'environ un mètre mais ça va.


La fatigue commence à se faire sentir, la navigation a été longue, elle a duré 12 heures.
Nous passons entre le rocher qui s'appelle le Daouét.
Et la pointe de Pen-Hir.

Nous voici amarré au port de Camaret, la bonne humeur est toujours présente malgré la fatigue.

La Belle Lurette arrivée une heure après nous c'est mise à couple du fait du manque de places. Nous allons rester deux nuits à Camaret le temps de laisser passer l'avis de coup de vent. Le temps est compté car il faut rentrer mais en même temps il ne faut pas prendre de risque. Nous ferons dans ce cas des traversées plus longues s'il le faut.
18 août,
C'est sous un beau ciel bleu mais avec une mer hachée que nous quittons Camaret. Il est 9h00, nous devons subir ce qu'on appelle la mer du vent tout au long de la distance qui nous sépare de Camaret à la pointe Saint Mathieu. Une fois passé la pointe, la mer devrait-être de côté ce qui avec la gîte du bateau devrait être plus agréable que de taper comme nous le faisons en attaquant les vagues de face.


Ouf, nous voici arrivés à la pointe Saint Mathieu, nous allons pourvoir naviguer un peu plus sereinement.
Nous devons malgré tout doubler de vigilance car nous longeons le Four. La houle fait plus ou moins un mètre cinquante ce qui n'est pas méchant, elle vient se fracasser contre les rochers. Le vent qui est de côté babord, c'est à dire gauche, faibli un peu. Eldorado ralenti et nous devons faire attention à notre dérive.
Nous passons maintenant le phare du Four, nous allons avoir une allure au portant. C'est à dire vent arrière mais aussi la houle dans le même sens. Ça sera pour nous une navigation confortable.
Nous suivons un autre voilier qui comme nous se dirige en direction de l'Aber-Wrac'h.
La marée est montante, pas de problème si nous suivons scrupuleusement le balisage. En effet aux abords de l'entrée, des rochers se trouvent à fleurs d'eau. on aperçois sur la photo ci-dessous les vagues qui viennent se fracasser dessus.
Nous passons tout près d'une cardinale Est au nom original puisqu'elle s'appelle :
"Le petit pot de beurre". Ah ces Bretons...

Nous entrons dans le chenal de l'Aber-Wrac'h.
Dans la baie se trouve de beaux petits îlots avec pour un une maison. Il y a même un endroit bien abrité de la houle où se trouve des catamarans de l'école de voile du coin.
Bon la profondeur n'étant pas très élevé, Eldorado et La Belle Lurette ne pourrons si mettre en mouillage, dommage...
Sur la droite, un émoticon géant en forme de pirate nous accueille.
Tandis que sur la gauche une petite baie se dessine derrière le phare. Bien protégé, il n'y a malheureusement pas assez d'eau pour pouvoir jeter l'ancre. Nous allons donc nous amarrer au ponton dans le petit port, il est 14h00.
Après le repas, nous voilà partis en compagnie de JPP, Geneviève, Didier pour faire des courses et par la même visiter les alentours de ce petit coin de paradis.
Dans ces petites routes escarpées, nous découvrons juste après un virage un ancien lavoir au doux nom de Baie des Anges.
Il n'est plus utilisé mais c'est un lieu tranquille où il fait bon se reposer un peu.
La végétation y est luxuriante, on se croirait presque dans une forêt d'Amazonie.


Petite halte, on profite pour se prendre en photo. Ici de gauche à droite :
Jean-Pierre dit JPP, Claudine, Didier dit chevelure d'argent et Geneviève.
Puis maintenant à gauche il y à moi. Jean-Pierre dit Jipé.
Sur le retour, je profite de l'occasion pour filmer la baie de l'Aber-Wrac'h avec son petit port.

18 août 9h00, nous quittons ce petit port charmant en direction de Roscoff.
Didier est à la barre sur La Belle Lurette.
Tandis que moi sur celle d'Eldorado, Claudine s'adonne à la lecture. Nous prenons la petite passe, il faut faire attention au tirant d'eau mais actuellement il n'y a pas de soucis à se faire.
J'ai une curieuse impression, je vois que les vagues viennent déferler sur la roche. La Belle Lurette me suis mais un troisième voilier a préféré contourner et passer par la grande passe.
La réalité dépasse ce que je pensais, la mer est très formée. Pourtant la météo ne prévoyait pas cela, les données indiquées par Météo France était "Houle non significative". Tu parles d'une houle non significative, elle est bien là la houle et même très forte.
Les vagues dépassent les trois mètres cinquante par moment, la vidéo fait voir le voilier qui avait passé par la grande passe. On voit seulement le haut du mat par moment avant de le redécouvrir quand nous sommes en haut de la vague.
C'est plus insignifiant en ce qui concerne La Belle Lurette du fait qu'il se trouve juste à côté de nous.
Impossible d'aller à la voile, nous sommes obligé d'aller au moteur. Claudine préfère rester à l'intérieur dans la cabine avant ce qui n'est pas très confortable mais se sent plus en sécurité.

La luminosité fait penser qu'il est très tôt ou alors que la nuit va arriver, il n'en est rien, il est seulement 10h30.
Un groupe de dauphins partis en chasse poursuit un banc de poissons, JPP s'amuse avec eux car certains jouent devant son étrave. Dit JPP où est-ce que tu as mis ton gilet ?
C'est un spectacle magnifique qui s'offre à lui.   

Il est 15h40, le ciel c'est dégagé au environ de midi. Après avoir contourné l'île de Batz et ainsi pouvoir être à l'abri de ces vagues, l’accalmie est enfin là. Après avoir traversé la baie qui nous sépare de l'entrée du port, nous voici donc enfin à Roscoff.
La Belle Lurette est derrière nous mais légèrement en retard, l'équipage est actuellement en train de contourner l'île.


Après avoir fait le plein de gazole, nous nous sommes amarrés au ponton. Comme nous avons décidés que nous allons rester deux nuits, le lendemain nous partons en reconnaissance pour visiter les alentours du port mais surtout voir la ville.
La vue est magnifique, tiens une fête locale est en train de se dérouler.

Et pas n'importe laquelle.
Vous connaissez les fameux oignons de Roscoff ?
Oui !!

Ils sont beaux n'est-ce pas. Quand vous faites le tour des stands, il n'y a pratiquement que des oignons, de la soupe à l'oignons évidemment et... du vin. Ça vaut le coup de voir cette fête champêtre agrémenté de multiples danses folkloriques Bretonnes. 
Mais ce que vous ne savez pas c'est qu'il existe un syndicat de défense pour les oignons.
Ça ne rigole pas...

Certains stands font redécouvrir des vieux métiers aujourd'hui disparus ou presque hormis dans le contexte de l'artisanat, ici un sabotier.
Ici une des premières moissonneuse mue par une courroie reliée à une force motrice à vapeur.
Une idée de déco pour votre vélo, en Hollande ils sont décorés avec des paniers entourés de guirlandes de fleurs (en plastique) tandis qu'à Roscoff eh bien ils sont décorés avec de vrais oignons.







  Le cadre du port est magnifique sous ce couché de soleil.
Derniers instants de repos, demain nous reprendrons la mer.

20 août, partis depuis 8h30, nous approchons maintenant de l'endroit appelé les sept îles.
Il est 11h00, la mer est plus calme. Les vagues sont d'une hauteur d'environ un mètre par moment sûrement le résidu d'il y a deux jours.
Nous partons en direction de Guernesey. Le ciel est couvert mais il ne pleut pas.
La navigation se passe bien, malgré le peu de vent nous avançons mais on s'aide du moteur. La route est longue de Roscoff à Guernesey, il ne faudrait pas que nous soyons trop longtemps en mer car une fois que la renverse s'opère, il sera très difficile de passer entre Guernesey et l'île de Sark, les courants y sont puissants. Il nous faudrait dans ce cas quelques heures pour arriver à Saint Peter port. Guernesey est en vue...
Il est 18h45, sur notre droite, l'île de Sark.
Un superbe bateau de croisière se dirige dans notre direction.
Il y a aussi des bateaux de pêcheurs locaux, il faut faire attention car ils filent à vive allure.
Comme on se trouve dans les eaux territoriales Anglaise, il vaut mieux éviter un accident ou incident. 


19h15, en faisant un zoom, nous apercevons l'entrée du port de Saint Peter.
Juste avant d'y accéder, on admire au passage l'ancienne citadelle fortifiée.
Sur sa gauche se trouve une zone de mouillage très bien protégée, mais nous avons décidés de rentrer dans le port afin de visiter un petit bout de l'île en restant deux jours. Ce serait bien bête de ne pas le faire.
21 août,
Nous visitons la ville et commençons par Town Church, cette église est magnifique et vaut le coup d'y entrer.

C'est aussi un lieu rempli d'histoire. Ici repose des anciens religieux mais aussi des notables de l'île.
Les murs sont ornés de plaques commémoratives d'anciens militaires morts aux combats lors des deux grandes guerres mais aussi lors des guerres entre la France et l'Angleterre. Mais détrompez vous, il y a beaucoup de plaques concernant des Français, écrites dans notre langue.
Ensuite nous partons en ville pour faire du lèche vitrines.

Dans ce dédale de petites rues, nous découvrons de ça et là des monuments dédiés au passé glorieux.

Mais aussi de splendide salon de thé comme ici le Prince of Wales (Prince de Galles)
Nous arrivons sur une place publique et découvrons ce bijou d'architecture Anglaise, les Arcades construit en 1830 et magnifiquement entretenu.
Après avoir fait quelques courses dans un petit super marché et pour certaines continuer à admirer les vitrines, il est temps de faire une petite halte afin de nous réhydrater.

Pour moi ça sera une bière mais pas Anglaise à ma grande surprise...

C'est une bière Américaine en provenance de la Sierra Nevada au doux nom de Pale Ale.

De retour, nous voyons l'entrée du port intérieur que nous avions refusé d'y prendre place et nous avons bien fait car on s'aperçois que certains bateaux se trouvent dans la vase comme à Gravelines.
Ici la porte, vu de l'extérieur.
Avec mon tirant d'eau d'un mètre soixante dix, il faudrait attendre presque, en fonction du coefficient de marée, la marée haute avant de pouvoir y en sortir ce qui nous retarderait d'une journée en plus pour remonter vers le Cotentin du fait des courants inverses.

Mais bon nous ne n'y sommes pas encore au départ alors on profite de regarder la manoeuvre d'un bateau super rapide qui fait la liaison entre Guernesey et Saint-Malo.

Mais ce n'est pas tout, nous avons faim.
Quoi de mieux qu'un fish and chips traditionnel.
Bien que Claudine et moi en avons déjà mangé sur Douvres mais aussi Ramsgate, nous n'en avons jamais vu d'aussi gros. Regardé en comparant la grosseur du fish par rapport à la fourchette. Nous avons quand même réussi à tout mangé mais nous n'avons pas pris de dessert.
En rentrant au bateau, nous avons réglé les formalités de port ainsi que douanières. Nous avons l'obligation de coller le papier jaune de la douane ainsi que le ticket de paiement de la place de port. Avis au détenteurs d'animaux, ils sont interdits sur l'île. Il faut avant d'y aller passé par la case quarantaine. N'essayez pas de transgresser la loi car ils ne plaisantent pas.

22 août, il est 5h du matin.
Un bon anniversaire à mon frère Xavier.
Nous commençons à sortir de notre emplacement. Nous devons partir tôt afin de profiter au maximum des courants et d'arriver au mieux pour traverser le Raz Blanchard.
Le Raz Blanchard n'est pas à prendre à la légère car les courants sont connus pour être les plus puissants d'Europe.
Au premières lueurs de l'aube, nous apercevons au loin une petite île qui n'est autre que Alderney.
Nous sommes à la voiles avec un vent de travers sur tribord (droite)
Ici Eldorado en train de voguer paisiblement en direction du Cotentin.
Et là après nous avoir dépassé, La Belle Lurette.
Prise au moment du superbe levé de soleil, il est 6h30.
Nous longeons l'île d'Alderney, nous approchons du fameux Raz Blanchard.

Vers 10h du matin, nous attaquons le Raz Blanchard avec le vent qui se lève très fort et face à nous.
Par sécurité, nous avons mis le moteur car il vaut mieux ne pas lutter avec ou contre les courants uniquement à la voile. J'ai filmé le passage du Raz mais seulement, je ne peux pas les mettre dans le blog à cause que les vidéos sont trop longues et que je ne peut pas dépasser 100 MO.
Après avoir été ballotté durant 45 minutes, nous sommes passés.
Bravo Claudine, après avoir passé deux fois le Raz de Sein, passé pour la première fois le Four, voici que tu viens de passer pour la première fois le Raz Blanchard sans aucune angoisse ou stress et de surcroît sans anti mal de mer. Là, on peut le dire, tu peux maintenant affronter les mers, tu es amarinée, je suis fier de toi.
Après avoir passé le cap de la Hague, nous voici déjà dans la grande rade de Cherbourg.
Je fais voir à Claudine l'endroit où nous avons mouillés Tysam et moi lors de notre descente pas très loin du grand fort.
Et qui dit "Cherbourg" dit "Les parapluies"
On ne pouvait pas manquer une nouvelle fois de vous les faire voir.

Il sont beaux n'est-ce pas ?
Mais il n'y a pas que les parapluies, il faut bien s'amuser un peu.
Pour fêter le passage du Raz Blanchard, après avoir baladé en ville sous cette chaleur, quoi de mieux de le faire avec une bonne glace, n'est-ce pas ? On reconnait tout de suite qui est la gourmande.
23 août, il est temps de quitter Cherbourg.
Avec l'équipage de La Belle Lurette, nous avons pris la décision de partir en direction de Saint Vaast la Hougue à la demande de Didier et Geneviève. Il faut bien que tout le monde se fasse plaisir.
Nous larguons les amarres vers 5h30, à 6h nous sommes dans la grande rade et l'on admire ce bateau qui n'est autre qu'une drague toute illuminée comme un sapin de Noël.
Mais pour Claudine, encore une première. Elle va passer le Raz de Barfleur.
Les courants y sont assez fort, par certains endroits, sur la mer se forment des bouillons.
Nous filons à vive allure à la voile, vers 8h30 nous sommes passés comme nous indique les deux phares que tous navigateurs reconnaîtrons.
Nous passons la pointe de Saire, Saint Vaast-La-Hougue n'est plus très loin.
JPP me contacte à la VHF, il me demande si nous ferions pas un mouillage pas très loin de l'île de Tatihou, je lui répond que pour nous, il n'y a pas de problème. De plus nous avons l'annexe au cas où nous irions faire un tour en ville. Il suffira seulement de faire deux aller et retour. 
Mais arrivé près de Tatihou, JPP renonce au mouillage est préfère rentrer au port à la demande de Geneviève et Didier afin qu'ils puissent rencontrer des amis. Alors nous rentrons aussi, l'entrée n'est plus très loin, le sas est ouvert, les bateaux de pêche s'empressent de sortir. Il est 10h30, quand nous rentrons dans le port. Nous profiterons tous pour aller se balader en ville et faire de petite emplettes dans la maison Gosselin.
24 août, il est 8h.
Je pars prendre ma douche, le ciel est bleu et le soleil brille déjà. Une belle journée s'annonce.
Eldorado et La belle Lurette baignent déjà dans les rayons du soleil.
La marée commence à monter, les portes du sas seront ouvertes à partir de 10h.
Aujourd'hui, la navigation sera longue. Nous avons décidé de nous rendre directement sur Fécamp. Nous avons eu entre temps des nouvelles de notre ami Yvon à bord de Céphéides qui accompagné de son skipper en second Nounours sont partis ce matin de Cherbourg en direction de Fécamp, théoriquement ils devraient arriver avant nous mais on ne sait jamais. Nous n'avons pratiquement pas de vent et avons étés obligés de mettre le moteur, JPP recherche le moindre souffle pour gonfler son code zéro mais sans le moindre succès. Moi je me suis mis à la pêche mais au bout de quelques heures, j'ai une prise. Seulement au lieu de prise, c'est un superbe paquet d'algues que j'attrape, au bout de plusieurs minutes, ma ligne casse, je suis furieux, je perds ma ligne avec la série d'hameçons et plomb.
Dépité, je renonce à la pêche. D'ailleurs nous approchons de la rade du Havre, il est déjà 16h45, il vaut mieux être prudent. Un seul porte-containers est au mouillage, par contre 23 gros navires sont en mouvements dont quelques pétroliers.
19h15, nous passons le cap d'Antifer. Juste à temps car les courants commence à s'inverser.
J'ai le sourire donc c'est que tout va bien... Claudine qui se reposait dans la cabine nous prépare un bon repas. Je lui ais annoncé que nous ne pourrions pas rentrer avant au moins 21h30 dans Fécamp, la marée étant montante, nous devons attendre d'avoir assez d'eau sous la quille pour pouvoir entrer. Nous ralentissons le bateau pour éviter de faire des ronds dans l'eau devant l'entrée. Nous rentrerons dans le port au environ de 22h, JPP nous suivra une heure plus tard. Nous avons le plaisir en entrant de voir Céphéides. Vu le peu de places, nous nous mettons à couple de celui-ci tandis que La Belle Lurette se mettra à couple contre un autre bateau.
Vendredi 25 août,
Après avoir passé une bonne nuit de repos, nous voilà bon pied bon œil pour repartir en direction de Boulogne. Une belle et longue navigation qui nous attend, Claudine a envie de dormir encore un peu. Je lui dit que je vais larguer les amarres seul, il est 6h15. Céphéides est sur le point de partir également car nous allons faire la route ensemble, La Belle Lurette va partir plus tard. Hier soir JPP nous a annoncé qu'il ferait une halte sur Dieppe. Nous il faut absolument remonter très vite afin que Claudine arrive avant la fin du week-end pour se reposer car lundi elle reprend le travail.
6h45, nous sommes en mer, le soleil se lève.  
Pas un souffle de vent. Yvon et Nounours me suivent sur mon arrière tribord, la mer est d'huile.
Tellement d'huile que Céphéides à l'impression de naviguer sur la mer en train de geler.
10h45, Claudine nous prépare un bon repas.
Un gratin de pâtes, le repas sera bien frugal ce midi. En mer, nous avons besoin de sucres lent.
Nous arriverons dans l'après-midi sur Boulogne. Après avoir fait le plein de gazole on se positionne sur notre ponton. Une bonne douche, une balade en ville pour se remettre en jambe, un bon petit repas et enfin une bonne nuit de sommeil qui nous fera le plus grand bien.
Samedi 26 août,
Il faut que nous reprenions la mer de bonne heure, encore et toujours les calculs de marée, il faut que nous partions mais cette fois-ci pas de bonne heure. Ça nous change par rapport aux jours précédents, nous laissons un magnifique bateau hollandais se positionner à son emplacement. Quelques instants plus tard, c'est nous qui partons. Céphéides a déjà quitté son ponton, il se trouve déjà dans le chenal à quelques centaines de mètres. 
Il y a un léger brouillard, nous sommes presque à la sortie du port il est 11h.
Nous voyons plusieurs bateaux rentrer à la voile, ça m'a tout l'air d'être de magnifiques goélettes.
En fait de goélettes, ce sont toute la série des Pen-Duick qui se trouvent sur Boulogne.
Aurait-on étés plus vite qu'eux ? Car nous en avions rencontrés deux lors du passage du Raz de Sein.
Non, en fait ils ont fait une balade en mer avec des personnes lors de la fête nautique organisée.
Les Pen-Duick étaient les invités d'honneur de la ville de Boulogne.
Le plus petit Pen-Duick je pense, son jeu de voiles est tout simplement magnifique.
13h20, plusieurs surprises s'ajoutent lors de notre remontée vers Dunkerque.
Dans le passage du Cap Gris-Nez je vois ce bateau moteur Anglais qui traîne un zodiac à petite vitesse. Ce n'est pas ça qui m'intrigue mais plusieurs personnes se trouve vers l'arrière et regarde dans l'eau. Le problème c'est que ce bateau se dirige tout simplement droit vers la falaise.
Mais en regardant bien, le pilote est à la barre. Intrigué, mon regard se dirige vers le bas de la coque où se trouve les personnes sur le pont. Il y a un nageur qui termine sa traversée de la manche, il fallait être bien attentif car seulement les bras sortaient de l'eau. Bravo Femme ou Homme, c'est une graine de champion car peu de personnes osent le faire ou y arrivent.
Cap Gris-Nez passé, il reste encore le Blanc-Nez. Claudine est dans ses pensées.
Au loin un bateau de pêche retourne sur Boulogne, ses cales sont pleines de poissons.
Le Blanc-Nez est passé, nous avons viré de bord pour la remontée vers Dunkerque.
Encore une belle surprise que voilà, plusieurs vieux gréements se dirige vers Calais, une fête nautique va s'y dérouler et ceux-ci seront à l'honneur. Je ne peut m'empêcher d'aller à leurs rencontre. Il y a du monde, la pilotine a déposé à son bord un pilote pour effectuer la rentrée dans le port. Ici un trois mats arborant le pavillon de la Bulgarie.
(drapeau à bandes horizontale : Blanc - Vert - Rouge)
Il y a également le canot de sauvetage de la S.N.S.M.
Au loin, un autre est en approche toutes voiles dehors, je me déroute à nouveau.
Il s'agit d'un deux mats, sous pavillon Hollandais. Il a déjà commencé à affaler ses grands voiles.
Il doit ralentir pour laissé le temps au trois mats de rentrer au port.
Il est majestueux, je vais essayer de m'approcher au plus près.
Il avance lentement aidé de son moteur. La législation oblige les vieux gréements à en être équipé.
Les manœuvres sont délicates, non seulement il faut laissé le temps au trois mats de rentrer mais aussi il ne faut pas gêner les ferrys en provenance ou en partance pour l'Angleterre.
Nouveau virement de bord, je me dirige de nouveau en direction de Dunkerque. Il faut que nous soyons arrivés pour l'avant dernière sassée, ce qui nous permettra d'avoir le temps de rentrer dans notre bassin de la Marine et de pouvoir aller avec les petits enfants de Claudine admirer le grand feu d'artifices de fin de saison.
Le feu d'artifices de fin de saison estivale de Malo-Les-Bains vous connaissez ?
Il est énorme, ça vaut le déplacement. Claudine est contente d'avoir retrouvé sa fille Cécile mais surtout ses petites filles Héloïse et Héléna. Toutes les quatre avec moi et Sébastien, le mari de Cécile, nous admirons ce spectacle pyrotechnique. En voici ci-dessous deux extraits :

 
Et c'est ainsi que s'achève notre retour de la route de l'Amitié.
Je profite de l’occasion pour remercier mon ami Thierry et Ty Luc le Breton avec qui j'ai fait la descente vers la Bretagne.
Egalement merci à Jean-Pierre Pétuzy dit "JPP" pour ses photos de la route et qui m'ont permis de pouvoir enfin mettre Eldorado toutes voiles dehors.
Merci aussi à Geneviève et Didier, équipiers de JPP pour leurs photos mais aussi d'avoir fait la route avec nous du Bono jusqu'à Fécamp, sans oublier "La Belle Lurette" qui sans elle, tout les trois seraient rentrés à la nage.
Merci aussi à Yvon et Nounours d'avoir fait un bout de chemin avec nous de Fécamp à Dunkerque.
Six semaines en tout de voyages inoubliables qui nous ont fait rêver et donner l'envie d'y retourner, mais aussi découvrir que l'amitié entre marins n'est pas un vain mot.
Maintenant, Eldorado se repose...
Des travaux d'améliorations sont prévus pour le printemps. Mais ça c'est une autre aventure.
En attendant, portez-vous bien, profitez des fêtes de fin d'année et à l'année prochaine.
Claudine et Jipé.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire